Au Festival International du Film de Marrakech 2025, l'actrice Jenna Ortega a vivement mis en garde contre les risques liés à l'essor de l'intelligence artificielle (IA) dans le cinéma. Selon elle, cette technologie apporte une "incertitude profonde" et pourrait devenir une forme de "malbouffe mentale", avec des contenus tellement standardisés et dénués d'âme que le public finirait par s'en lasser, voire en être écœuré. Ortega insiste sur le fait que la créativité humaine repose sur la beauté des erreurs, des difficultés et de l'âme, des éléments qu'une machine ne peut pas reproduire. Elle voit l'IA comme une "boîte de Pandore" ouverte, provoquant un malaise inexplicable dans l’art filmique et appelant à une prise de conscience collective.
Cette prise de position s'inscrit dans un débat plus large au festival, où d'autres membres du jury, comme le réalisateur Bong Joon Ho, ont exprimé des craintes similaires, soulignant que l'IA menace la spécificité humaine dans la création artistique. Le réalisateur marocain Hakim Belabbes a même qualifié l'IA de forme de "blanchiment culturel", incapable de saisir la nuance, l'ambivalence ou l'imperfection, notamment dans les langues comme l'arabe. Pour ces artistes, la valeur de l'art réside précisément dans ces imperfections humaines que l'IA ne peut ni comprendre ni reproduire.
Le Festival de Marrakech, en réunissant ces voix critiques face à l’IA, affirme ainsi son rôle clé dans la promotion non seulement du cinéma marocain et mondial, mais aussi des réflexions profondes sur l’avenir de l’art à l’ère numérique. Cette édition met en avant la nécessité de défendre l'humanité à travers l'art face à une technologie qui, malgré sa puissance, demeure un outil financier plutôt qu'un créateur émotionnel.
Ainsi, l'intervention de Jenna Ortega lors du festival met en lumière un enjeu crucial pour le cinéma et la culture contemporaine, faisant de Marrakech un lieu de débats internationaux sur la place de l’humain face à l’intelligence artificielle dans la création artistique.